Francisation et alphabétisation

Durant les années 70, plusieurs haitien.nes arrivant à Montréal ne savent ni lire ni écrire. Pour répondre à leur besoin et les soutenir dans leur processus d’immigration, la Maison d’Haïti lance en 1977, des activités d’alphabétisation qui se transforment rapidement en un programme structuré. Quelques années plus tôt, des cours de français avaient été organisés pour les nouv.eaux.elles arrivant.es mais le début du programme d’alphabétisation vient véritablement encadrer et guider le travail d’éducation des adultes de la Maison d’Haïti. Ancré dans l’andragogie et l’éducation populaire, la pédagogie utilisée par les enseignant.es les mène à créer leur propre curriculum et matériel didactique afin de pouvoir enseigner aux gens à lire et à écrire dans leur langue maternelle, le créole haïtien. En 1983, après le déménagement à Saint-Michel, la fréquentation du programme double, passant de 30 à 65 participants réguliers. 

 

En plus du travail éducatif réalisé auprès des apprenant.es, la Maison d’Haïti travaille aussi pour la reconnaissance de leurs droits et participe activement au mouvement d’alphabétisation populaire au Québec. L’organisme est d’ailleurs un des seuls à déposer un mémoire mettant spécifiquement de l’avant les besoins des apprenant.es issu.es de l’immigration à la Commission d’étude sur la formation des adultes en 1980. Il est aussi membre de la Table de concertation des centres haïtiens d’alphabétisation et actif dans les activités de l’Institut canadien d’éducation des adultes. Ce militantisme amène aussi La Maison d’Haïti à participer à la création du Regroupement des groupes populaires en alphabétisation du Québec (RGPAQ). L’expertise en alphabétisation et en francisation acquise par la Maison d’Haïti au fil des ans est maintenant utilisée pour enseigner le français aux immigrant.es du monde entier.